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Nous sommes tous « Bardo » et non « Charlie » ! Messieurs les présidents africains ?

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Nous sommes tous « Bardo » et non « Charlie » !  Messieurs les présidents  africains ?

C’est une marée humaine qui est  partie du quartier Bâb Saadoun au musée du Bardo. Ce monde, impressionnant, était hétéroclite ; il comprenait des militants de partis politiques, des membres d’associations et de syndicats. Ils marchaient côte-à-côte, la main dans la main, dans une ambiance bon enfant, avec à la bouche : « A bas le terrorisme », « Nous sommes tous Bardo », « Ensemble, contre le terrorisme ». Ce n’est ni plus ni moins qu’un bel exemple d’unité et de  générosité qui témoigne de la prise de conscience du peuple tunisien. Il dit non et non au terrorisme. Il n’abdiquera pas  devant l’avancée de l’hydre vorace du terrorisme. Il ne cessera de se mobiliser contre lui. Quand bien même, il donnera l’impression de plier, de fléchir, il cherchera toujours les ressorts nécessaires pour ne pas  rompre. Un homme peut être satisfait de ce raout piéton: Taieb Baccouche, ministre tunisien des affaires étrangères qui le 18 mars, avait lancé sur la chaine I-télé en France un appel à rééditer la marche parisienne relative à Charlie Hebdo, à Tunis. Appel entendu pour les tunisiens!

Il  faut reconnaître que  les Tunisiens ont su se rassembler. A voir des représentants des organisations islamiques épouser la cause des mouvements laïcs, on comprend que le peuple tunisien est capable de bonnes choses. Ses différentes factions sont  capables de se hisser au-dessus des murs de leur méfiance  pour le triomphe des valeurs incarnant la république.  C’est sans doute pourquoi, des chefs d’Etat amis n’ont pas hésité à venir leur témoigner symboliquement, leur viatique. Au nombre de ceux-ci, d’abord le président français François Hollande qui a eu à peine le temps de glisser son bulletin de vote à Tulle avant de s’envoler pour Tunis pour cette autre marche pour les libertés et la laïcité. Il y avait également des dirigeants tels que le polonais Bronislaw Komorowski, le palestinien Mahmoud Abbas et le gabonais Ali Bongo, sans oublier les chefs des gouvernements italien et algérien Matteo Renzi et Abdelmalek Sellal.

Ce qui est affligeant,  c’est que les chefs d’Etat et de gouvernement du monde arabe et de l’Afrique en général ne se sont pas autant mobilisés. On se rappelle encore, comme si c’était hier, la marche qui a suivi les attaques contre le journal satirique « Charlie Hebdo » et le super- marché « Casher », à Paris en France, qui ont entraîné la mort de douze personnes et onze blessés. Pour ces tristes évènements ayant occasionné moins de morts que l’attentat du musée du Bardo, 22 au total,  les dirigeants africains ont rivalisé d’ardeur et des coudes, pour occuper les premiers rangs, aux côtés du président Hollande et faire montre de leur sympathie.

Seuls bémols à ce rassemblement réussi de Tunis, l’absence remarquée de nombreux chefs d’Etat africains. On ne s’explique pas cette absence car cette seconde marche vise le même objectif que celle  de la capitale française.  La Tunisie n’est pas la France, mais dans ces deux pays c’est toujours la laïcité qui a été défendue. Où sont donc passés le Malien, Ibrahim Boubacar Keïta, le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Sénégalais Macky Sall, le Béninois Thomas Boni Yayi qui avait écrasé une larme et  le Togolais, Faure Gnassingbé, qui étaient à Paris ? Et les autres qui n’y étaient pas ?  Pourquoi n’ont-ils pas tous, excepté le président gabonais qui a fait montre d’une constance remarquable, fait le déplacement de Tunis ?

Quoi qu’il en soit, les Tunisiens ont donné un signal fort aux djihadistes, aux familles des victimes et au monde entier. Leur pays ne sera pas le sanctuaire des terroristes. Ils ne veulent plus les voir plastronner ni à l’intérieur du pays ni à ses frontières avec l’Algérie. De même,  ils sont solidaires de leurs dirigeants qu’ils se sentent disposés à les accompagner dans la campagne contre les forces du mal. Les autorités ne se plaindront pas d’être exsangues. Elles pourront, non seulement bénéficier de bras armés volontaires, mais aussi et surtout,  glaner çà et là, des informations sur les planques des islamistes.

Elles ont alors intérêt à profiter de la contingence favorable, avec le soutien populaire, pour enregistrer des résultats probants sur le terrain.  Déjà,  comme par un heureux hasard, le Premier ministre, Habib Essid, a annoncé que   le chef du principal groupe armé djihadiste tunisien, Lokmane Abou Sakhr, accusé d’avoir “dirigé“ l’attaque du 18 mars contre le musée du Bardo, avait été tué, le samedi 28 mars dernier. C’est de bon augure. Et c’est ce qu’il importe de faire, poursuivre, sans faille ni amoindrissement, la traque des enturbannés. De la sorte, le pays retrouvera son calme et son lustre d’antan,  comme au temps du président Bouteflika.

Du coup, les investisseurs et les touristes, qui barguignent à prendre la destination Tunis, prendront confiance et rivaliseront d’ingéniosité pour s’implanter dans ce pays même si le dernier attentat sur les plages tunisiennes a été un baroud d’honneur pour les faiseurs de mal.

Ainsi il est temps que les africains balaient devant leur porte et manifestent leur solidarité africaine contre ce mal qui ronge tout le continent sans exception.

Amadou DIALLO

 



01/08/2015
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